Quid !?!
Blankass



 

Lartscene.com

© 2003 Vincent Moya 
pour L’Art Scène


 

 
Blankass © 2003 Vincent Moya
Blankass
© 2003 Vincent Moya
L’album sort mardi chez Up Music, 5 ans après L’ère de rien. Pourquoi ce choix de label ?
Guillaume: Il est très simple, ce sont les seuls qui ont voulu nous signer. Quand on a gagné le procès Universal, personne ne le sait et ce n’est pas officiel, mais il y a eu une liste noire Universal et même leurs concurrents flippent et on était pestiférés… et donc personne ne voulait nous signer…mais personne personne. Parfois même dans les boites de disques, même dans des majors, il y avait des directeurs artistiques qui nous disaient « Je veux vous signer », et au dernier moment t’avais le grand patron qui disait « tu touches pas à ça, c’est Blankass »…et donc le seul qui a eu le courage de le faire c’est Thierry Chassagne qui vient des majors aussi, mais qui a créé son label, Up Music et c’est le seul qui a eu le courage de le faire et qui nous a signés. 
Bruno: Et même à une époque, on avait un satellite en permanence qui nous filmait. Quand on était à la pêche ou même au cabinet on avait un satellite de la CIA qui nous filmait avec des chinois espions d’Universal…(rires de Guillaume)…mais vous en riez, mais vous en riez…mais vous en rirez moins un jour !!!!! 
Guillaume: alors Bruno reviendra de temps en temps comme bon lui semble, en électron libre…(rires)

Y-a-t-il une appréhension particulière ou le succès radio de La Croisée donne-t-il une confiance absolue ?
Non il y a une appréhension…bon les radios honnêtement, même les radios cools comme Oui Fm, il faut reconnaître que c’est pas le public qui décide, c’est un programmateur…quoique Oui Fm je les mets à part parce que je trouve que c’est vraiment une vraie radio rock…mais sinon il y en a plein, même des radios pour les jeunes, ce sont des programmateurs…ce sont des trucs politiques…enfin voilà quoi ! Tu peux très bien passer beaucoup en radio, mais moi ce qui m’intéresse c’est comment les gens vont réagir, et ça on va le voir pendant la tournée. On se dit « est-ce que les gens se rappellent « Pas des Chiens »…enfin voilà…

A la première écoute, L’homme Fleur surprend. Anna et Mondiale Idée ont un côté pop nouveau dans votre répertoire…c’était un choix délibéré de s’éloigner sur quelques morceaux de votre style ?
Depuis le début on a quand même dans les Blankass toujours tous écouté des trucs anglais, mais on s’était souvent finalement interdit…même dans les deux premiers, je le reconnais, des trucs qu’on composait, qu’on aimait bien mais il y avait un petit côté pop, donc on se disait « non »…Et là on s’est dit, prenons nos morceaux préférés et voilà…Finalement c’est la première fois qu’on s’autorise à se servir de nos influences pop anglaise. C’est vrai que Anna et Mondiale Idée c’est assez pop finalement. 

 
Blankass © 2003 Vincent Moya
Blankass
© 2003 Vincent Moya

Après les Clash, les Pink Floyd. Pourquoi ce choix ? Pourquoi pas les Pogues ?
C’est vraiment un gag…on n’est pas fans des Pink Floyd. Mais parfois en répet’ on fait les cons, on peut très bien se mettre à faire des bœufs genre Boys boys boys de Sabrina…et on s’est mis à jouer Pink Floyd, mais au vrai tempo, avec les mêmes sons bien variétoches. Et c’est Johan qui a eu l’idée de le faire en triplant le tempo. Et on a essayé ça, et tout est venu…on était mort de rire et on s’est dit qu’on devrait avoir les couilles de la mettre sur l’album…Alors au début moi j’ai hurlé, et en la rejouant, je me suis dit ok, mettons-la sur l’album. 
Et avec Spider Stacy des Pogues, ça fait 5 ans que l’on est pote et qu’on se disait que sur le prochain album il était convenu qu’il chante une chanson, mais ni une de ses chansons, ni une des Blankass…et donc on s’est dit « c’est ça que Spider va chanter ». Le soir même je l’appelle et je lui dis « on a trouvé ce que tu chantes »…« ouais c’est cool, c’est quoi ? » et moi « The Wall des Pink Floyd »…alors il y a eu un gros silence, puis il a éclaté de rire et il me dit « non, mais je chante quoi ? » « les Pink Floyd, the Wall »….et il était vert, il disait « c’est pas possible ». Et finalement il nous a rejoints en studio, il a écouté la version et il a adoré… 

La pochette de L’homme fleur… Que représente-t-elle en elle-même et à vos yeux ?
La pochette c’est une coïncidence. Il y a une chanson sur l’album qui s’appelle L’Homme Fleur dont on a décidé qu’elle serait aussi le titre de l’album. Les Hommes Fleurs, c’est une tribu amazonienne qui vit encore comme à la préhistoire, qui a toute une religion autour des fleurs. Et donc, ils sont capables de faire 200 bornes à travers la jungle pour chercher une fleur qui leur manque au village. Tu vois, on est en 2003, et quelque part sur terre, il y a encore des gens qui peuvent faire 200 bornes à pied pour aller chercher une fleur…quand j’ai vu ça, je me suis dit « on est vraiment des cons ». Ils n’ont aucun écrit, ils se sont transmis ça depuis des milliers d’années juste par tradition orale et nous, dans notre confort moderne, on a tout oublié. 
Depuis le début de Blankass on a toujours été fascinés par les sociétés dites primitives. On dit primitif, mais eux n’ont rien oublié de leur rapport avec la nature. Et le plus important et le plus hallucinant, c’est que toutes ces sociétés dites primitives n’ont pas d’exclus, à part dans certains cas bien rares, mais alors c’est rituel. Et quand tu penses, que dans notre société qui est une société super évoluée, il y a des millions d’exclus…donc c’est qu’il y a quelque chose qui ne va plus, une règle de vie élémentaire qu’on a oubliée… 
Quant au choix de pochette, on a été absent un peu longtemps quand même, on s’est dit que ce serait bien qu’on mette une photo de nous sur l’album. Et la semaine où l’on a décidé d’appeler l’album L’homme Fleur, il y a un photographe qui a beaucoup vécu en Amazonie, qui est passé à notre maison de disque parce qu’il connaît un mec qui y travaille – nous on ne le connaît pas du tout ce photographe -, et donc il revenait d’Amazonie et a proposé des photos. Le gamin ne fait pas partie de cette tribu-là, il est d’une autre tribu mais on l’a trouvé belle cette photo et elle colle bien, donc voilà on l’a choisie.

La tournée qui démarre sera-t-elle aussi longue que les précédentes ?
Oui, oui. J’espère qu’elle sera aussi longue que les autres…de toute façon, là on est le 28 mars et on sera en demande de dates jusqu’à la fin de l’été 2004…donc…voilà. 

Passera-t-elle par les gros festivals de cet été ?
Très peu, les gros festivals ce sera pour l’été prochain… 

Est-ce que les concerts seront comme l’album un peu plus calme, ou comme sur la tournée La couleur des blés, il y aura une grande différence entre les versions album et concert ?
Il y aura toujours des moments très très énergiques, mais par exemple Sur la Branche, je voudrais qu’elle soit exactement avec le même calme et la même sérénité que l’album. Alors je ne sais pas si on y arrivera mais j’aimerais vraiment rester super zen… 

La question conne : le mot de la fin
-au même moment rentre dans les loges, une personne avec des cheveux long et brun et mal rasé-
Et bien…il y a le chanteur de Matmatah qui vient de rentrer…(rires)