« SOLDATS,
l’armée russe se présente
devant vous pour venger l’armée autrichienne d’Ulm. Ce sont ces
mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrünn
et que depuis, vous avez poursuivis constamment jusqu’ici.
Les positions que nous occupons sont formidables et pendant qu’ils marcheront
pour couper ma droite, ils me présenteront le flanc.
Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons. Je me tiendrai
loin du feu si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le
désordre et la confusion dans les rangs ennemis, mais si la victoire
était un moment incertaine, vous verriez votre empereur s’exposer
aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter dans cette
journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie
française qui importe tant à l’honneur de toute la Nation.
Que, sous prétexte d’emmener les blessés, on ne dégarnisse
pas les rangs et que, chacun soit bien pénétré
dans cette pensée, qu’il faut vaincre ces stipendiés de
l’Angleterre qui sont animés d’une si grande haine contre notre
Nation.
Cette victoire finira notre campagne et nous pourrons reprendre nos
quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées
qui se forment en France ; et alors la paix que je ferai sera digne
de mon peuple, de vous et de moi. »
NAPOLEON IER
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